Gen Z et l’éducation : à quoi s’attendre et quel futur pour l’Ed-tech

La prochaine génération d'étudiants - surnommée "Génération Z" ou "iGen" - va bientôt affluer dans l'enseignement supérieur. Les milléniaux sont peut-être férus de technologie, mais les étudiants de la génération Z sont d'un tout autre niveau. Ce sont des natifs de la technologie “tech savvy” , qui passent presque toute leurs vies immergées dans des technologies qu’ils considèrent comme essentielles à leurs vies et à l'apprentissage. Pour éduquer efficacement ces étudiants, les professeurs devront peut-être adapter leurs approches pédagogiques, par exemple en ajoutant davantage de contenu vidéo aux programmes d'études. Ils devront également faire preuve de doigté, comme le suggère une récente série d'articles du New York Times. Selon les professeurs, même si les étudiants peuvent naviguer avec aisance sur Twitter, beaucoup d'entre eux ont beaucoup à apprendre sur les applications éducatives basées sur la technologie, et cela pourrait être doublement vrai pour la prochaine génération.

Utiliser la technologie pour rendre l'apprentissage plus personnalisé

La génération Z est habituée à la personnalisation, des émissions de Netflix jusqu'à la nourriture dans les restaurants fast-food. Cet élément fait donc que les jeunes de la génération Z s'attendent toujours à recevoir exactement ce qu’ils souhaitent, sans trop d’efforts. Ces attitudes vont inévitablement influencer l'éducation, et le processus d’apprentissage en entier.

Une récente étude d'University Business, démontre la volonté des scientifiques en matière d’enseignement d’utiliser l’intelligence artificielle pour analyser les données des étudiants afin de personnaliser l'apprentissage. On parle principalement de l’exploitation des données telles que le visionnage de vidéos par les étudiants, leurs notes, leurs habitudes d'étude, leur inscription à des cours, leur aide financière et leurs activités extrascolaires pour développer des vidéos éducatives en fonction de leurs intérêts.

"Les possibilités de personnalisation de l'apprentissage par la technologie sont infinies", déclare Kurt Eisele-Dyrli, rédacteur en chef de la recherche pour University Business. "Cette étude a montré que les leaders de l'enseignement supérieur voient beaucoup de potentiel spécifiquement dans la combinaison de l'IA et de la vidéo académique pour créer un enseignement personnalisé de haut niveau. Ce sera fascinant de voir comment les collèges et les universités vont utiliser ces outils à l'avenir."

IBM étudie déjà les moyens d'intégrer son interface d'IA, Watson, aux outils éducatifs. Watson Element et Watson Enlight, par exemple, analysent les données des étudiants pour fournir des informations aux enseignants et aux apprenants sur les progrès scolaires de ces derniers et sur la façon dont les instructeurs peuvent modifier les cours pour combler les lacunes. Pour l'instant, ces outils sont destinés aux classes de la maternelle à la terminale, où l'apprentissage personnalisé s'est imposé plus rapidement, mais ils sont en train de faire leur entrée dans l'enseignement supérieur. Une des premières applications est la version numérique des manuels scolaires, comme le rapporte EdScoop, l'éditeur de manuels Pearson s'est associé à IBM pour créer un manuel universitaire qui exploite l'intelligence artificielle de Watson pour proposer des quiz, des commentaires et des suggestions d'étude personnalisés.

Encourager les élèves à prendre l’initiative :

Utiliser les outils technologiques en classe, mais éviter d’en faire une distraction !

Selon un rapport de McGraw-Hill Education, plus de 70 % des étudiants Gen Z envoient en moyenne 12 textos par classe et les utilisateurs d'ordinateurs portables passent deux tiers de leur temps à des activités non académiques. La solution radicale pourrait être d'interdire ces technologies, mais les appareils mobiles sont tellement intégrés dans la classe et offrent tellement de possibilités d'enrichir l'apprentissage que cette solution n'est ni possible ni idéale.

Les éducateurs devraient plutôt s'attacher à créer des environnements et des programmes centrés sur l'étudiant, en jouant sur les intérêts et les préférences des apprenants de la génération Z et en les faisant participer activement. Les technologies de collaboration (notamment les projecteurs numériques, les tableaux blancs interactifs et les applications pour appareils mobiles associées) facilitent la création d'expériences interactives attrayantes.

À l'université de l'Iowa, les professeurs utilisent des classes d'apprentissage interactif pour donner aux étudiants les moyens de collaborer. Un système audiovisuel connecté prend en charge la communication bidirectionnelle, permettant aux enseignants et aux étudiants de partager des documents. Assis à des tables de groupe, chacune équipée de son propre écran, les étudiants utilisent des appareils non pas pour se distraire, mais pour interagir les uns avec les autres.

"Les dirigeants universitaires qui comprennent le lien entre l'engagement numérique et l'expérience des étudiants vont permettre des changements dynamiques au sein de leur organisation", note le consultant en éducation Eric Stoller dans un rapport du The Guardian. À mesure que les apprenants de la iGen envahissent les classes de l'enseignement supérieur et que l'apprentissage personnalisé se banalise, ces nouvelles approches de l'apprentissage deviendront moins une nouveauté et plus une nécessité. Les établissements qui veulent garder une longueur d'avance devraient commencer dès maintenant à en apprendre plus sur cette nouvelle génération d'étudiants et à développer les compétences dont ils auront besoin pour les soutenir.